Aspects de la contrebasse solitaire - DEUXIEME PARTIE : Quelques aspects de l'écriture - Longueur de la toucheDEUXIEME PARTIE : Quelques aspects de l'écriture > Longueur de la touche
2- Longueur de la touche
La longueur de touche implique un écart considérable entre deux notes
conjointes sur la même corde. La main sans effectuer de déplacement, ne peut
réaliser qu'un ton. Sur la corde la plus haute (corde de sol pour un
accord traditionnel), chaque ton supplémentaire demande un changement de
position. Sur les autres cordes, les rapports de positions peuvent limiter ces
déplacements. Les démanchés font parcourir de grandes distances sur la touche.
Dans sa méthode de contrebasse (Nouvelle technique de la contrebasse)
François Rabbath explique : "L'utilisation des positions, la réduction des
distances sur la touche [...] permettent la vélocité."1
Au dix-huitième siècle, Michel Corette propose de "mettre des points d'
ivoire pour marquer les tons"1. Actuellement, François Rabbath
remarque qu'il est inutile de tenter de "visualiser l'invisible", car "c'est se
contraindre à une aventure constante. Je ne dis jamais qu'une note est fausse,
je dis que l'espace n'est pas correct"3.
Malgré une nouvelle perception des difficultés techniques, le problème des
grands déplacements de la main gauche est toujours présent dans les pensées.
Chaque instrument présente des difficultés qui lui sont propres. Le tort en ce
qui concerne le contrebasse a peut-être été de vouloir assimiler sa technique à
celle des autres instruments à archet. "Quiconque sait jouer du violoncelle, à
bientôt appris la contrebasse."4 !
3- Epaisseur des cordes
L'épaisseur des cordes demande au contrebassiste une certaine vigilance dès
l'instant où il aborde quelques mesures virtuoses. Gouffé dans une méthode de
contrebasse prévient le contrebassiste de la difficulté des cadences et des
brisés, sur la contrebasse. "Plus difficiles sur le violoncelle que sur le
violon, elles le sont bien davantage sur la contrebasse par la nécessité de
serrer fortement et vivement les grosses cordes."5 De même, au
vingtième siècle, Anne Penesco évoque la gravité du registre et "le calibre" des
cordes qui "offrent davantage de résistance aux doigts". Une forte pression est
nécessaire. "Il faut en quelque sorte pétrir la corde."6
La difficulté réside dans l'association de cette pression nécessaire avec la
finesse d'un jeu virtuose.
1- François Rabbath. Nouvelle technique de la contrebasse, Paris :
Leduc, 1977.
2- Michel Corette. Op . cit., p. 6.
3- François Rabbath, Op.cit., vol. III p. 2.
4- Michel Corette, Op. cit., p. 5.
5- Achille Gouffé. 45 études pour contrebasse, Paris : Billaudot, 1983,
p. 39.
6- Anne Penesco. Les instruments à archet dans les musiques du vingtième
siècle, Paris : Champion, 1992, p. 27.