Aspects de la contrebasse solitaire - DEUXIEME PARTIE : Quelques aspects de l'écriture - Polyphonie virtuelleDEUXIEME PARTIE : Quelques aspects de l'écriture > Polyphonie virtuelle
b- Polyphonie virtuelle
La polyphonie virtuelle est l'exploitation de la succession de notes, et non
plus de la simultanéité de notes. "Virtuellement, il y a bien deux lignes, elles
sont données selon deux circuits de durée différents de sorte qu'elles puissent
s'emboîter l'une dans l'autre."1 Une conduite des voix existe
toujours, virtuelle, car sans simultanéité de voix. La polyphonie virtuelle
adopte des principes d'écriture similaires à ceux développés par Bach, notamment
dans les suites pour violoncelle seul. L'hommage à Jean Sébastien Bach
fait référence à une telle écriture. De nombreuses autres oeuvres l'utilisent
également.
Exemple 1. Sonate de Schroeder
Dans l'exemple ci-dessus, le fa dièse constitue une note gelée,
puisqu'il apparaît toujours dans le même registre. La note gelée permet la
distinction de deux voix. La polyphonie virtuelle qui en résulte est davantage
mise en valeur par l'utilisation d'un registre grave, pour la voix inférieure et
d'un registre aigu pour la voix supérieure. Fréquemment, quelques notes d'un
registre extrême se détachent d'un groupe de notes/créant ainsi un effet
polyphonique, parfois accentué par le phénomène de résonance de la corde.
Exemple 2. La signature, la date... de G. Aperghis
Cappricio de Mastrogiovanni oppose le registre aigu au registre grave.
Au contraste des hauteurs de notes, s'ajoute un dialogue du geste du
contrebassiste : les notes du registre aigu sont réalisées par la main droite,
en bas de la touche, celles du registre grave par la main gauche en haut de la
touche (sur la corde grave IV). Le mode jeu pizzicato permet un tel effet.
Exemple 1. Capriccio de Mastrogiovanni
1- Geneviève Mathon. Les rumeurs de la voix, thèse de doctorat,
Université Paris VIII Saint Denis, 1988, p. 41.