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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE II — Le matériel sonore - De l'instrumentation - Grand orgue - Pédalier > CHAPITRE II — Le matériel sonore > De l'instrumentation - Grand orgue - Pédalier Le clavier de pédales ou pédalier a généralement 2 octaves et quatre notes, de
do à : placé sous
les pieds de l'organiste, il est formé de touches disposées comme celles d'un
clavier manuel, mais d'assez, grandes dimensions pour permettre de remplacer le
doigter ordinaire par l'emploi alternatif de la pointe et du talon, ce qu'on
appelle le doigter du pédalier, qui exige d'assez longues études.
Au clavier de pédales étant dévolu le rôle de faire entendre la basse de
l'harmonie, on concevra aisément qu'il doit être riche en jeux graves de tout
timbre et de toutes espèces, de 16 pieds, de 32 pieds même, si l'instrument en
contient, ce qui n'exclut pas la présence d'autres jeux plus aigus, qu'on pourra
employer soit comme jeux de solo, soit pour renforcer, préciser et éclaircir les
sont graves.
Comme organes accessoires, mais non sans importance, il y a encore les registres
de combinaison, qui sont mus, en général, surtout dans les orgues de fabrication
moderne, par des pédales assez semblables à celles du piano, mais s'accrochant
comme celles de la harpe, et placées juste au-dessus du pédalier. Ces pédales
sont
tes
de différentes espèces. Voici les principales, celles qu'on rencontre le plus
fréquemment:
1° Les pédales d'accouplement ou copula. Elles permettent de réunir deux
claviers, c'est-à-dire d'amener sur un seul clavier tous les jeux qui
appartiennent à deux ou plusieurs. Si, au moyen de ces pédales, sur un orgue à
cinq claviers on accouple d'abord l'écho au récit, puis le récit à la bombarde,
puis la bombarde au grand orgue, puis enfin le positif au grand orgue, on a
concentré sur ce dernier clavier toute la puissance de l'instrument.
2° Les tirasses. Celles-ci ont pour effet de mettre en communication un clavier
ou plusieurs claviers avec le pédalier, afin d'augmenter soit la puissance, soit
la variété de timbres de ce dernier. Ainsi, avec la combinaison précédente, si
on ajoutait la tirasse grand-orgue, on obtiendrait au pédalier une intensité
égale à celle de tous les jeux réunis des cinq claviers, plus les propres jeux
du clavier de pédales. Pour atténuer cette force, on pourrait n'employer que la
tirasse de la bombarde ou celle du positif.
3° Les appels d'anches. Dans beaucoup d'orgues modernes, les jeux d'anches les
plus bruyants, bien qu'ouverts, ne parlent qu'autant qu'on a abaissé une pédale
correspondante, ce dont il résulte qu'on peut les préparer d'avance, et en
réserver l'usage pour le moment voulu. En relevant cette pédale, ils
redeviennent muets.
Il peut y avoir une pédale d'appel d'anches pour chaque clavier, ou une seule
pour tout l'instrument.
4° La pédale expressive, dont nous avons déjà parlé (jalousies expressives).
5° Quelques autres pédales ayant un caractère artistique plus douteux : le
tremolo ou tremblant, au moyen duquel on fait chevroter le jeu de
voix humaine
(ce qui n'a rien de particulièrement flatteur pour les chanteurs qu'il
s'agit d'imiter); l'orage, qui abaisse simultanément toutes les touches les plus
graves du pédalier, produisant ainsi un vacarme imitatif, mais antimusical, etc.
Ces derniers engins peuvent rarement trouver leur emploi sans choquer le bon
goût.
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