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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Réponse réelle et réponse tonale. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Réponse réelle et réponse tonale. Nous avons dit plus haut que la réponse est soumise à des règles particulières;
cela demande explication.
Il faut d'abord savoir qu'il existe deux espèces principales de fugues : la
fugue réelle, qui est de beaucoup la plus ancienne, mais la moins intéressante,
et la fugue tonale, c'est-à-dire basée sur le principe de la tonalité, qui est
la fugue des Bach, des Haendel, des Mendelssohn et des Cherubini1, la vraie
grande fugue.
Dans la fugue réelle, dont nous n'aurons plus à parler, la réponse est une
simple copie du sujet, transposé à la quinte supérieure (ou quarte inférieure),
ce dont résulte une sorte de canon perpétuel plus ou moins rigoureux, plus ou
moins libre, souvent intermittent, auquel on a donné premièrement le nom de
fugue.
Tout autre est la réponse dans une fugue tonale. Ici, on considère que la gamme
est partagée en deux parties inégales dont la dominante forme la jonction :

le principe est de toujours répondre à la tonique par la dominante, et à la
dominante par la tonique , ainsi :

L'imitation cesse d'être exacte, puisqu'on répond à une quinte par une
quarte,
ou inversement, mais ce n'est qu'à
cette condition que la réponse est véritablement régulière selon les lois
immuables de la fugue tonale. Voici quelques exemples de débuts de sujets
faciles, avec leur réponse correcte.

1. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'aient jamais écrit de fugues
réelles.
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