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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Modulations. Divertissements. Strette. Pédale. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Modulations. Divertissements. Strette. Pédale. Ensuite, la tonalité étant bien établie, on se promène parmi les tons voisins,
toujours au moyen de divertissements de plus en plus importants, tirés de
fragments du sujet ou du contre-sujet, traités en imitations ou en canons, en
utilisant toutes les ressources du contrepoint1 et en combinant le choix des
tonalités de façon à venir aboutir à la dominante du ton principal. Là peut
avoir lieu un véritable repos, souligné même par un point d'orgue ou une pédale
de dominante; mais ce repos n'est pas nécessaire, et on peut aussi bien attaquer
de suite le stretto (en français on dit souvent la strette), qui est la partie
la plus amusante de la fugue.
Ici, le sujet et la réponse doivent toujours empiéter l'un sur l'autre, se
chevaucher en quelque sorte, et cela de plus en plus si la nature du sujet le
permet; c'est la poursuite qui s'accentue et devient pressante ; les
divertissements eux-mêmes participent à l'action, et ne peuvent admettre que des
imitations serrées. Souvent il y a plusieurs strettes, mais tout sujet de fugue
bien conçu en comporte au moins une, à la fois harmonieuse et intéressante.
Après le stretto, qui ne module que peu, et dans lequel, en tout cas, le sujet
et sa réponse ne figurent plus que dans le ton principal, il faut conclure.
C'est la place de la pédale, qu'on emploie généralement à la basse, sa position
logique, et sur laquelle on fait entendre une dernière fois sujet, réponse et
contre-sujet, le plus souvent en stretto, puis vient la cadence finale,
parfaite
ou plagale.
1. Sujet par augmentation, par diminution, renversé; de même pour les
contre-sujets.
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