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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Contrepoint simple à deux parties. Première espèce. - Note contre note. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Contrepoint simple à deux parties. Première espèce. - Note contre note.
CONTREPOINT SIMPLE A DEUX PARTIES Première espèce. — Note
contre note. 1. — On n'emploie que des consonances.
2. — On commence par une consonance parfaite, unisson, octave ou quinte1.
3. — On termine par l'unisson ou l'octave précédés de la sensible.
4. — En dehors de la première et de la dernière mesure, l'unisson est défendu;
le croisement l'est partout.
5. — Il est interdit de faire entendre la même note plus de deux fois
consécutivement.
6. — On ne doit pas faire deux octaves ni deux quintes de suite, ni d'octave ou
de quinte directe2.
7. — On ne doit pas faire plus de trois tierces ou trois sixtes de suite.
8. — On ne doit employer la sixte sur le cinquième degré qu'à la condition
qu'elle puisse être accompagnée par une tierce; sans cela il en résulterait une
quarte sous-entendue3, et la quarte, étant dissonance, est défendue,
même sous-entendue.
9. — Les seuls mouvements mélodiques à employer sont ceux de seconde mineure et
majeure, tierce mineure et majeure, quarte juste, quinte juste, sixte mineure et
octave juste4.
10. — Les fausses relations d'octave et de triton sont défendues, sauf en mineur
du troisième au sixième degré altéré.
11. — On ne doit moduler qu'aux tons voisins.
12. — On doit éviter la répétition des mêmes contours mélodiques à peu de
distance. A part cela, on peut faire tout ce qu'on veut; ce qui n'empêche
qu'au début on se sent singulièrement gêné, et que pendant quelque temps il
semble qu'on ne peut se mouvoir; mais on s'y fait, et on arrive à prendre un
grand plaisir à ce qui a paru d'abord un casse-tête. Et qu'on ne s'y
trompe pas, ces règles ne sont nullement vexatoires, elles ont chacune leur
raison d'être, même facile à découvrir; ainsi : La prohibition des
dissonances, des octaves et quintes consécutives ou attaquées directement, ainsi
que des fausses relations, a pour but d'éviter la dureté; celle des séries de
tierces ou sixtes, des notes répétées, des contours similaires, supprime la
monotonie; l'interdiction des croisements prévient la confusion et le manque
d'équilibre entre les sonorités des différentes voix; le choix des mouvements
mélodiques les plus simples et des modulations les plus naturelles oblige à
écrire dans un style sobre et sans affectation, en même temps qu'il évite les
difficultés d'exécution inutiles. Rien de tout cela n'est donc superflu5.
Il en est de
même des règles suivantes, concernant les autres espèces. Pour éviter des
redites, je ne mentionnerai dorénavant que les dispositions nouvelles concernant
chaque espèce, et il demeure entendu que les règles une fois énoncées demeurent
en vigueur tant qu'elles ne sont pas formellement abrogées ou modifiées par un
nouveau paragraphe. 1. En contrepoint, la quarte est une
dissonance.
Les seules consonances sont : l'unisson, l'octave et la quinte justes
(consonances parfaites); la tierce et la sixte majeures et mineures (consonances
imparfaites).
Tout autre intervalle est dissonant.
2. Celte règle est la même qu'en harmonie, mais ici elle n'admet aucune
exception.
3. On aurait le sentiment
4. Les plus petits mouvements diatoniques, plus l'octave. Aucun mouvement
chromatique.
5. Je ne donne ici qu'un seul exemple; mais l'étudiant contrepointiste est tenu
d'en trouver au moins six, en plaçant la partie donnée trois fois au grave et
trois fois à l'aigu. Les exercices de contrepoint offrent en général un
développement moyen de douze à vingt mesures; j'ai dû considérablement
restreindre mes exemples, en raison des dimensions de ce volume; ils n'ont pour
but que de donner une idée exacte de ce genre de travail.
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