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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Exposé du système harmonique. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Exposé du système harmonique. CHAPITRE III
GRAMMAIRE DE LA MUSIQUE
Ici nous entrons dans le domaine musical pur. Par grammaire, nous entendons
l'harmonie et le contrepoint. qui effectivement régissent
l'orthographe musicale.
Nous supposons donc le lecteur pourvu de notions élémentaires, connaissant la
notation et les termes techniques que nous ne pouvons éviter d'employer. S'il en
était autrement, il ne pourrait mieux acquérir ces connaissances que par la
lecture de l'un des ouvrages suivants :
A. Savahd, Principes de la musique et méthode de transposition.
E. Durand, Théorie musicale.
A. Danhauser, Théorie de la musique.
M. Simon, Cours complet des principes de la musique
A. Marmontel, la 1ère Année de musique.
—
la 2me Année de musique.
Je dois signaler ici l'excellente brochure de M. P. Rougnor, Dictionnaire
musical des locutions étrangères, donnant la traduction et l'explication de
tous les termes italiens, allemands, latins ou autres, employés dans les
éditions de divers pays, que beaucoup de musiciens ignorent et interprètent de
travers.
A.— Exposé du système harmonique.
Toute série de sons émis ou entendus successivement, comme par une seule
voix, constitue de la mélodie.
Il y a harmonie dès que deux sons différents, ou plus, sont produits
ou perçus simultanément.
Les mêmes sons qui, placés horizontalement, sur une seule portée, ne
formeraient qu'un contour mélodique :
appartiennent au domaine de l'harmonie si on les écrit verticalement, que ce
soit sur une ou plusieurs portées.
(Dans
la composition, surtout dans la composition instrumentale, il arrive très
souvent que les notes constitutives d'un accord ne sont émises que
successivement; on dit alors que l'accord est brisé, arpégé, ou figuré.
Mais, au point de vue purement théorique, on doit par la pensée les ramener à la
simultanéité, et c'est ainsi que l'harmoniste les doit toujours considérer.)
Nous n'avons donc à envisager ici (sauf quelques retours sur les contours
mélodiques) que les combinaisons simultanées de sons, qu'on nomme
accords.
L'accord de deux sons n'existe pas. Il ne serait pas suffisamment
caractérisé. Ce n'est qu'un intervalle harmonique, un accord incomplet,
imparfait, dont un des éléments reste indéterminé.
Il n'y a d'accords véritables que ceux de trois sons, de quatre
sons, de cinq sons1.
A l'état primitif, qu'en harmonie on appelle aussi fondamental, ces
accords sont formés par des tierces superposées, dont l'origine n'est pas
difficile à découvrir dans le phénomène de la résonance des corps sonores, déjà
longuement étudié au chapitre Ier, et sur lequel nous aurons encore à
revenir.
Les premiers harmoniques (principalement 4, 5, 6, fournissent l'accord de
trois sons ou accord parfait ; en y adjoignant l'harmonique 7, on obtient
un accord de quatre sons ou accord de septième; enfin, l'harmonique 92,
ajouté aux précédents, produit l'accord de cinq sons ou accord de neuvième.
Sont seuls dits consonants les accords de trois sons.
C'est par eux qu'il convient de commencer cette étude
1. Certains accords en contiennent même six.
2. Le 8me (do) ferait double emploi avec 1, 2 et 4. La 10me
(mi) ferait double emploi avec 5. Il n'y a pas à en tenir compte.
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