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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE II — Le matériel sonore - De l'orchestration. Étude de l'orchestration. > CHAPITRE II — Le matériel sonore > De l'orchestration. Étude de l'orchestration.
Pour rester pratique, cherchons plutôt les moyens d'acquérir l'habileté
nécessaire au maniement de l'orchestre, sans nous dissimuler que c'est une chose
très difficile pour quiconque n'en possède pas l'intuition. Or, celui qui veut
arriver à bien orchestrer, devra tout d'abord lire beaucoup d'œuvres en
partition, en s'attachant à comprendre les raisons qui ont porté l'auteur à
employer, dans chaque cas, tel instrument, tel groupe ou telle combinaison; il
devra assister fréquemment à des concerts symphoniques, en suivant sur la
partition d'orchestre, qu'il aura préalablement étudiée et qu'il relira ensuite
en cherchant à reconstituer mentalement les sonorités, et à se rendre compte des
moyens par lesquels elles ont été obtenues.
Ensuite il pourra se livrer à un exercice pratique excellent, qui consiste à
orchestrer lui-même des fragments on des morceaux entiers, ouvertures,
entr'actes, pièces symphoniques, d'après une bonne réduction au piano, puis à
prendre ensuite connaissance de la version originale.
Par ces procédés ou autres analogues, on arrive assez rapidement à écrire des
choses exécutables, à orchestrer avec bon sens; mais la véritable habileté, la
souplesse et la sûreté de main qui font qu'on peut se sentir certain qu'à
l'exécution il n'y aura aucune surprise, qu'on a bien écrit ce qu'on voulait,
cela ne s'acquiert que par une longue pratique et l'expérience, et n'appartient
qu'à l'élite des compositeurs.
Un excellent conseil à donner à tous ceux qui veulent étudier à fond cette
branche importante de l'art musical : c'est d'acquérir par eux-mêmes la
pratique, fût-elle très superficielle, de plusieurs instruments appartenant à
des groupes différents; celui qui, étant déjà pianiste (tout le monde est
pianiste au degré que j'entends ici, — il ne s'agit pas de virtuosité) et bon
harmoniste, voudra et pourra consacrer quelques mois à l'étude de chacun de ces
trois instruments, violoncelle, clarinette et cor, sera par cela même infiniment
plus apte que tout autre à s'assimiler ce qui a trait à l'instrumentation et à
l'orchestration. Je ne signale pas cela comme une chose indispensable, loin de
là, car beaucoup s'en sont passés, mais comme une chose avantageuse au plus haut
degré, un moyen certain de gagner du temps et de s'épargner bien des mécomptes.
La fréquentation des orchestres, la participation personnelle, à un titre
quelconque, aux exécutions ou répétitions, développent puissamment le sens de
l'orchestration, et l'on pourrait citer de nombreux exemples de Maîtres
parvenus au summum de l'habileté après avoir exercé, pendant des mois et des années, les fonctions, aussi modestes que pleines de responsabilité, de
timbalier.
A ceux qui voudraient entreprendre d'une façon sérieuse l'étude de
l'instrumentation et de l'orchestration, nous signalerons les ouvrages
principaux traitant de cette matière :
Kastner, Cours d'instrumentation.
— Traité général d'instrumentation.
Berlioz., Grand Traité d'instrumentation et d'orchestration moderne.
Gevaert,
Nouveau Traité d'instrumentation.
— Cours méthodique d'orchestration.
Guiraud, Traité pratique d'instrumentation.
Deldevez, l'Art du chef d'orchestre.
La voix fils, Histoire de l'instrumentation.
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