Accueil de la bibliothèque > La musique et les musiciens
LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Fugues irrégulières. Style fugué. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Fugues irrégulières. Style fugué. En dehors de la fugue réelle et de la fugue du ton, qui sont les deux types purs
et classiques du genre, il existe une quantité de formes plus ou moins
fantaisistes, celles que la fugue libre, la fugue d'imitation, la
fugue irrégulière, dont le nom suffît à faire pressentir la nature, et qu'il n'y a pas lieu
de décrire ici.
Malgré l'ouverture de la Flûte enchantée, malgré le finale de
Falstaff et
quelques autres exceptions, la fugue n'est pas une forme théâtrale; elle ne sera
jamais dramatique. Son cadre, c'est l'église; là, avec l'orgue pour auxiliaire,
elle atteint au summum de la majesté. Dans l'oratorio et dans toute composition
ayant caractère sacré, rien ne peut la remplacer.
Il en est autrement du style fugué ou simplement contrepointé, qui trouve sa
place dans toute espèce de composition. Dès les études d'harmonie, qui ne sont
pas autre chose que le premier pas dans l'art de la composition, on fait grand
emploi des procédés et artifices du contrepoint, tels que l'imitation, le
contrepoint double et l'imitation renversable, avec moins de sévérité et en y
admettant des accords de création moderne, des contours mélodiques chatoyants.
Dans toute œuvre puissamment charpentée on retrouve au moins des vestiges du
plan général de la fugue, lorsque ce plan n'est pas lui-même la base de l'œuvre;
de plus, certains développements ne peuvent acquérir leur véritable intérêt que
par des emprunts faits à ce style; et c'est peut-être dans le drame lyrique de
nos jours [1900] qu'on en trouve l'application la plus saisissante comme la plus
imprévue. Tel est le rôle de la fugue et du contrepoint dans l'évolution
artistique, ce que j'espère pouvoir bientôt démontrer nettement.
Les principaux ouvrages à consulter sur le Contrepoint et la Fugue
sont ceux de
: Fux (1660), Marpurg, Albrechtsberger, Cherubini, Fétis, Bazin. Je signale
aussi le Traite de Contrepoint de Fr. Richter, traduit par Sandré, où les Tons
d'église et le style des Chorals Protestants sont curieusement étudiés.
LeCouppey a publié quelques fugues de Bach annotées, avec indication des sujets,
contre-sujets, divertissements, etc., dont la lecture est instructive.
|