Accueil de la bibliothèque > La musique et les musiciens
LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Imitations simples. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Imitations simples. IMITATIONS
Nous n'avons plus à examiner, pour terminer notre coup d'œil sur ce style si
riche en combinaisons, et d'une telle vitalité qu'il vivifie encore les grandes
œuvres modernes, que le contrepoint en imitations, qui offre au compositeur des
ressources infinies d'une séduction particulière.
Nous avons déjà dit qu'il existe plusieurs espèces d'imitations ; il nous reste
à les étudier une à une, avec quelques mots d'explication et quelques exemples
pour en faire saisir la physionomie.
L'imitation proprement dite consiste dans le fait musical d'une partie
quelconque reproduisant plus ou moins fidèlement le dessin mélodique qu'une
autre partie a énoncé précédemment. Quand cette reproduction est absolument
exacte, quand les espaces de tons, demi-tons diatoniques ou chromatiques de la
partie modèle sont représentés dans la partie imitante par des espaces
identiquement semblables, quand enfin il y a une ressemblance
parfaite dans le contour de l'une et de l'autre, l'imitation est dite régulière
ou canonique1. Disons de suite que cette imitation absolument parfaite ne peut
être obtenue qu'à l'unisson, à l'octave ou à la quinte2. Elle est soumise à
toutes les lois du contrepoint simple, fleuri, de la cinquième espèce.
1. Quelques auteurs disent : imitation contrainte, et
qualifient de libre l'imitation irrégulière. Ce n'est qu'une question de mots,
de nomenclature.
2. L'imitation régulière à la quinte, soit supérieure soit inférieure, ne peut
exister, bien entendu, qu'en altérant le septième degré ou la sous-dominante de
la partie imitante; c'est une véritable transposition, et les deux parties se
meuvent dans deux tons différents, quoique très voisins.
Si on néglige ce détail, l'imitation à la quinte existera toujours, mais elle
cessera d'être régulière.
|