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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE PREMIER - Étude du son musical - Perception du son - Perception des vibrations > CHAPITRE PREMIER - Étude du son musical > Perception du son - Perception des vibrations Nous n'avons pas vu encore à quoi sert la fenêtre ronde.
Pour le comprendre, il faut considérer que dans l'acte de l'audition, le liquide
de l'oreille interne, subissant l'influence de l'air vibrant contenu dans le
conduit auditif, est constamment en état de dilatation ou de condensation
moléculaire ; si sur tous les points sans exception sa paroi était inflexible,
il ne pourrait que la faire éclater ou ne pas entrer en vibration; il n'y a pas
de vibration sans élasticité. Il faut donc, pour permettre à la masse liquide
d'osciller synchroniquement avec la membrane qui l'y provoque, qu'elle trouve
quelque part une autre surface élastique qui cède sous sa pression. C'est le cas
de la fenêtre ronde, placée entre l'oreille interne et l'oreille moyenne.
La quantité des fibres constituant ce que nous avons appelé la harpe sympathique
peut paraître excessive; on en a pourtant compté au microscope jusqu'à 3,000, et
il est certain qu'il y en a davantage. Mais tenons-nous à ce chiffre de 3,000.
Helmholtz fait remarquer avec sagacité qu'en évaluant à 200 les sons situés en
dehors des limites musicales, et dont la hauteur n'est qu'imparfaitement
déterminée, il reste 2,800 fibres pour les sept octaves des instruments de
musique, c'est-à-dire 400 pour chaque octave, 33 et demie pour chaque demi-ton,
en tout cas assez pour expliquer la perception des fractions de demi-ton, dans
la limite où elle a réellement lieu.
Quant a la transmission au cerveau, par le nerf auditif, de l'impression sonore,
il n'y a pas lieu de s'en étonner plus que d'une infinité de phénomènes
physiologiques analogues. Le réseau de nerfs qui sillonne notre corps a été
souvent comparé a un réseau de fils électriques, et cette comparaison parait
assez justifiée.
Dans tous ces fils ne circule qu'un seul et même fluide, le fluide électrique,
et pourtant les uns transportent la force, d'autres transmettent la parole,
d'autres vont répandre la lumière. Cela dépend des appareils divers placés
à leurs extrémités ou dans leurs circuits. De même
nos nerfs, conducteurs de fluide nerveux, selon les organes auxquels ils
aboutissent, viennent apporter au cerveau, leur station centrale, les sensations
du goût, de l'odorat, du toucher, de la vue ou de l'ouïe. Mais ce qui reste
admirable, quoique la science l'explique, c'est la faculté merveilleuse qu'a
l'oreille humaine de décomposer et d'analyser avec la précision que nous venons
de voir les mouvements si compliqués de l'air vibrant, en opérant sur une aussi
minime portion de cet air que celle qui arrive en contact avec le tympan. C'est
pourtant, évidemment, ainsi que se produit le phénomène de l'audition.
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