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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Exposé du système harmonique. Étude de l'harmonie. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Exposé du système harmonique. Étude de l'harmonie. L'exercice le plus souvent employé pour acquérir l'habileté de main
nécessaire, c'est la réalisation à quatre parties vocales d'un morceau de
musique dont on ne connaît que la basse ou la partie supérieure (Basse ou
Chant donné), de telle sorte qu'on doit, après avoir apprécié le style de
l'auteur, s'identifier avec sa manière et reconstituer les parties absentes au
moyen des procédés de l'époque ou de l'école qui convient. Cet exercice
pratique, dans lequel tous les genres ont leur place, depuis le style fugué
jusqu'au style romantique le plus moderne, fournit un vaste champ d'études à
ceux qui comprennent que, parvenue à ce degré, une leçon d'harmonie est déjà une
petite œuvre d'art.
L'exposé qui précède ne peut que faire entrevoir l'intérêt qui s'attache aux
études harmoniques. — L'harmonie est à la fois une science et un art. — De la
science je crois avoir à peu près esquissé les lignes principales; mais pour
l'art, on ne peut l'acquérir qu'en mettant soi-même la main à la pâte, et cela
patiemment, longuement. On se trouve alors en possession de jouissances d'une
nature toute particulière, résultant de l'analyse
et de la dissection des œuvres des maîtres, de l'appréciation et de la
comparaison des procédés par eux employés, jouissances purement intellectuelles
et n'ayant aucun rapport, même lointain, avec l'impression sensuelle qu'éprouve
l'amateur du goût le plus élevé, mais non harmoniste, à l'audition d'une œuvre
musicale dont il n'a aucun moyen de fouiller la contexture, quelle que soit
d'ailleurs la somme de plaisir qu'il en puisse éprouver. C'est tout autre chose.
Ce sont deux ordres d'idées différents, dont naissent des modes d'appréciation
bien différents aussi.
L'étude de cet art est longue, d'une certaine difficulté, qu'on est souvent
porté à s'exagérer, mais attachante et captivante au plus haut degré. Elle
demande à être faite paisiblement, à tête reposée, sans aucune précipitation. Un
minimum de deux ans d'un travail assidu, mais tranquille, est nécessaire pour
celui qui veut seulement se rendre un compte exact de ses difficultés et des
procédés employés pour les vaincre ou les esquiver. Quant au compositeur, il
étudie l'harmonie toute sa vie, sans même y prendre garde, et découvre chaque
jour quelque nouvel agencement ingénieux, quelque application imprévue. Je ne
parle ici que du compositeur de génie.
De nombreux et remarquables ouvrages ont été écrits pour l'enseignement de
l'harmonie; je cite ici en tête ceux dont il est fait un usage courant au
Conservatoire de Paris, et qui, pour cette raison, me sont plus familiers :
Reber, Traité d'harmonie.
Th. Dubois, Notes et Études (complément du traité de Reber).
Fr. Bazin, Cours d'harmonie.
E. Durand, Cours d'harmonie.
Savard, Manuel d'harmonie.
Th. Dubois, 87 Leçons d'harmonie.
A.. Lavignac, Recueil de leçons d'harmonie.
C. Durutte, Technie du système harmonique.
Fr. Richter, Traité d'harmonie, traduit par Sandré.
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