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MÉMOIRES DE HECTOR BERLIOZ - VOYAGE EN DAUPHINÉ. Deuxième pèlerinage à Meylan. — Vingt-quatre heures à Lyon. — Je revois Mme F****** — Convulsions de cœur. (9/13) > VOYAGE EN DAUPHINÉ. Deuxième pèlerinage à Meylan. — Vingt-quatre heures à Lyon. — Je revois Mme F****** — Convulsions de cœur. (9/13) 3e LETTRE
« Paris, 15 octobre 1864.
» Madame,
» Oh! merci! j’attendrai. Tous mes vœux pour le bonheur
des nouveaux époux! Mille souhaits pour vous. Chère madame, que la joie la plus
douce remplisse votre âme dans cette solennelle circonstance. Ah! vous êtes
bonne!
» N’en doutez pas, mes adorations seront discrètes.
» Votre dévoué,
» HECTOR
BERLIOZ. »
Après douze jours péniblement supportés, je reçus une
lettre de faire-part m’annonçant le mariage de M. Charles F******. L’adresse
était de la main de sa mère, et cela me remplit d’une joie que bien peu de gens
comprendront. J’étais au septième ciel. J’écrivis aussitôt.
4e LETTRE
« Paris, 28 octobre 1864.
» C’est beau la vie, quand certains sentiments
l’illuminent!... Je reçois la lettre de faire-part; l’adresse a été écrite par
vous, par vous, chère madame, je reconnais votre main!... C’est une pensée que
vous avez eue pour l’exilé... Quel ange vous rendra le bien que vous m’avez
fait ?
» Oui, c’est beau la vie, mais la mort serait plus belle;
être à vos pieds, la tête sur vos genoux, vos deux mains dans les miennes et
finir ainsi!...
» HECTOR
BERLIOZ. »
Mais les jours se succédaient et je ne recevais pas de
nouvelles. J’avais fait prendre à Lyon des informations, et je savais que Mme
F****** était partie pour Genève depuis près de trois semaines. Avait-elle
l’intention de me cacher son adresse, qu’elle m’avait formellement promise, et
que je ne voulais pas connaître contre son gré ?... Aurais-je la douleur de la
voir ainsi manquer à sa parole ?...
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