Accueil de la bibliothèque > Argot musical
ARGOT MUSICAL - Hautbois. > Hautbois.
Hautbois (Jouer du). -- Être pendu. (Vieil argot populaire.)
Sorel, dans son Histoire comique de Francion (1622), dit que : « La trahison joue
de la trompe, car elle trompe tout le monde, et la justice joue du haut-bois,
parce qu'elle fait élever des potences où l'on attache le coupable. »
«Nos anciens, dit C. Blaze, dans son Molière musicien, étaient à tel point
familiarisés avec les supplices, qu'ils en plaisantaient, empruntant à la
musique de burlesques métaphores pour un objet si déplorable. Le pendu jouait du
hautbois, dansait le branle des évêques, en donnant avec ses pieds la
bénédiction à toute l'assistance, et la petite corde mise au bout de la grosse
pour former le noeud était appelée chanterelle du bourreau. »
On voit donc que le hautbois de nos facétieux ancêtres était à la fois un
instrument à vent et à corde.
Voici un quatuor de télégrammes qui prouvent que cette dénomination n'est pas
tout-à-fait tombée en désuétude.
Chef d'orchestre à confrère : «Avant de m'envoyer ton oboè (hautbois à la mode
italienne), dis-moi comment il va à l'orchestre.» -- Réponse laconique du
confrère: « O. J. B » -- Le chef d'orchestre, après avoir épelé la dépêche: « Si
ton oboè va à l'orchestre comme au gibet, garde-le et pends-le. » -- Le confrère:
« Imbécile, O. J. B. veut dire, en abrégé: Oboè Joue Bien. »
(Musicorama.)
(Voir Chanterelle de bourreau.)
|