Accueil Nous sommes le vendredi 4 octobre 2024 
Rechercher sur metronimo.com avec
Google
Logiciels de Métronimo

Logiciels ludiques pour apprendre la musique. Cliquez ici pour jouer.

English Français Español

Accueil de la bibliothèque > Argot musical ARGOT MUSICAL - Chanteur de la Chapelle Sixtine. > Chanteur de la Chapelle Sixtine.

Chanteur de la Chapelle Sixtine. -- Chanteur castrat ou sopraniste.

Il y a une farce italienne où Arlequin dit, à propos des travers de chaque sexe, que nous serions tous parfaits si nous n'étions ni hommes ni femmes.

C'est peut-être ce qui explique la perfection du chant des pensionnaires de la chapelle papale.

Le pape Clément VIII ayant autorisé, par un bref spécial, la castration ad honorent Dei, les États romains devinrent la pépinière des sopranistes.

« La plupart des sopranistes, dit le président de Brosse, deviennent gros et gras comme des chapons, avec des hanches, une croupe, les bras, la gorge et le cou rond et potelé des femmes. Quand on les rencontre dans une assemblée, on est tout surpris d'entendre sortir de ces colosses une petite voix d'enfant. Il y en a de très jolis; ils sont fats, avantageux avec les dames, dont ils sont fort courus à cause de leurs talents.»
{Lettres sur l'Italie, 1738.)

La duchesse de Longueville ne voulut jamais prononcer le mot qui désignait alors un sopraniste; elle disait : « Mon Dieu, que cet incommodé chante bien!» La cour de Louis XIII adopta cette expression.

Le roi d'Espagne ayant donné à Farinelli, un des plus célèbres castrats de l'Italie, l'ordre de Calatrava, celui-ci fut armé chevalier avec les cérémonies ordinaires et on lui mit, suivant l'usage, les éperons. Sur quoi l'ambassadeur d'Angleterre dit : « Chaque pays, chaque mode; à Londres on éperonne les coqs, à Madrid on éperonne les chapons. »

Napoléon raconte dans son Mémorial de Sainte-Hélène, qu'il eut la pensée de donner la croix de la Légion d'Honneur à Talma et que, pour tâter l'opinion publique, il fit un essai en donnant l'ordre de la Couronne de fer à un castrat de la musique du palais, Crescentini.
« La décoration, dit-il, était étrangère, la personne aussi, l'acte devait être moins aperçu et ne pouvait compromettre l'autorité, tout au plus lui attirer quelques mauvaises plaisanteries. Eh bien! voyez pourtant quel est l'empire de l'opinion et de sa nature, je distribuais des sceptres à mon gré, l'on s'empressait de venir se courber devant eux, et je n'aurais pas eu le pouvoir de donner avec succès un simple ruban! Mon essai tourna très mal. Il emporta l'anathème de tous les salons; la malveillance s'en donna à coeur joie et fit des merveilles. Pourtant, dans une des brillantes soirées du faubourg Saint-Germain, l'indignation qu'elle avait suscitée se noya dans un bon mot.
-- C'est une abomination, disait un beau parleur, une horreur, une véritable profanation. Et quel pouvait être le titre d'un Crescentini? s'écriait-il.» Sur quoi la belle Grassini, se levant majestueusement de son siège, lui répliqua du geste et du ton le plus théâtral :
-- « Et sa blessoure, monsieur, pour quoi la comptez-vous? »
Ce fut alors un tel brouhaha de joie, d'applaudissements, que la pauvre Grassini se trouva fort embarrassée de son succès. »

(Voir Orgue, Rasibus.)

<< Précédent

Suite >>

Rechercher dans cet ouvrage :

Imprimer cette page

Livres sur la musique à prix cassé

Livres sur Jean-Jacques Goldman à prix cassé Livres sur Jean-Jacques Goldman à prix cassé
Livres sur Michael Jackson à prix cassé Livres sur Maria Callas à prix cassé

Imprimez vos photos différemment
Puzzles en bois

Copyright © metronimo.com - 1999-2024 - Tous droits réservés - Déclaration CNIL 1025871