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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE II — Le matériel sonore - De l'instrumentation - Grand orgue - Tuyaux d'orgue > CHAPITRE II — Le matériel sonore > De l'instrumentation - Grand orgue - Tuyaux d'orgue Les plus grands tuyaux d'orgue qui aient jamais été faits ont 32 pieds de
hauteur, produisant l'ut—2 de 32.3 vibrations. (Leur poids, en étain, dépasse 900
livres.) Il n'y a pas lieu d'en construire de plus longs, car leur son ne serait
pas perceptible, musicalement parlant; au-dessous de cette limite, l'oreille
humaine saisit les vibrations séparément, comme des chocs isolés; elle peut
les compter et n'éprouve plus la sensation d'un son déterminé. Les plus courts
tuyaux arrivent à la dimension de minuscules sifflets, de huit à dix
millimètres, d'une acuité extrême, confinant, par l'autre bout, à la limite
aiguë des sons appréciables.
C'est dire que l'orgue parcourt toute l'étendue de l'échelle musicale, et ne
connaît d'autres bornes que celles que notre constitution physiologique assigne
elle-même à l'organe de l'ouïe.
La forme des tuyaux, qui peuvent être cylindriques, coniques, évasés, rétrécis à
leur sommet, rectangulaires, plus ou moins larges ou étroits par rapport à leur
longueur, ouverts, bouchés, percés, munis d'un pavillon, etc., et jusqu'à un
certain point la matière dont ils sont formés, qui permet d'obtenir des parois
intérieures plus ou moins lisses, plus ou moins résistantes, font varier à
l'infini la forme de la colonne d'air ébranlée; de là résultent des différences
de timbre, dont la richesse peut être considérée comme inépuisable, car elle ne
dépend que du degré d'habileté et d'ingéniosité du facteur.
Les matériaux employés le plus souvent sont : les bois de chêne, de sapin rouge,
de noyer, érable, poirier; l'étain pur, l'alliage d'étain avec une faible
quantité de plomb, qu'on appelle étoffe, et un mélange d'étain et de cuivre
à 1/100, auquel on donne le nom d'aloi.
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