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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Exposé du système harmonique. Phrase harmonique. Membres de phrases. Périodes. Discours musical. Cadences. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Exposé du système harmonique. Phrase harmonique. Membres de phrases. Périodes. Discours musical. Cadences. Donc, c'est avec ce matériel qu'on arrive à construire des phrases harmoniques
ayant un sens complet et bien défini, même en l'absence de toute idée mélodique,
phrases dont certaines parties caractéristiques ont reçu des dénominations
spéciales qu'il importe de connaître pour
pouvoir comprendre et analyser le discours musical, et aussi pour savoir
discerner des cas où quelques-unes des règles précédemment énoncées doivent être
appliquées dans toute leur rigueur, tandis que dans d'autres circonstances elles
peuvent admettre certains adoucissements.
Une phrase harmonique consiste en une suite d'accords en nombre indéterminé, s'enchaînant
logiquement et venant aboutir à une cadence ; une phrase peut être scindée en
plusieurs parties, qui sont des membres de phrase et doivent également se
terminer par une cadence quelconque; plusieurs phrases juxtaposées viennent
constituer des périodes, puis des discours musicaux complets, des
morceaux de
musique, dont la conclusion ne peut encore avoir lieu que sur une cadence,
parfaite celle-là.
On voit par là l'importance des cadences, et on conçoit qu'elles constituent
l'une de ces parties caractéristiques qui demandent à être examinées et étudiées
spécialement.
La cadence (du latin cadere, tomber) est la chute, la terminaison, la fin de
toute phrase musicale ou d'un de ses membres. Si l'on compare la phrase
harmonique à la phrase grammaticale, les accords en sont les mots, et toute
cadence doit être considérée comme suivie d'un signe de ponctuation, dont elle
donne d'ailleurs le sentiment très net.
Il y a plusieurs espèces de cadences; deux d'entre elles présentent seules un
sens vraiment conclusif : la cadence parfaite, qui correspond au point, et la
cadence plagale, très assimilable au point d'exclamation1. La cadence à la
dominante éveille l'idée du point d'interrogation, ou dans certains cas des deux
points; elle appelle toujours une suite, et bien que venant terminer logiquement
une série d'accords constituant une phrase, elle ne lui donne jamais
un sens achevé, au contraire. La virgule et le point et virgule sont fort bien
représentés par la cadence interrompue et la cadence rompue, qui encadrent des
incises et semblent parfois ouvrir des parenthèses.
On se rendra compte de ces assimilations en étudiant séparément chaque espèce de
cadence.
C'est le mouvement de la basse, an moment de la fin de la phrase, qui détermine
la nature de la cadence.
1. On verre plus loin (chap. V) que la cadence plagale n'est autre chose que la
cadence parfaite, terminale, des anciens tons plagaux, dans lesquels la
dominante était le 4e degré.
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