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LA MUSIQUE ET LES MUSICIENS - CHAPITRE III - Grammaire de la musique - Exposé du système harmonique. Fausse relation. > CHAPITRE III - Grammaire de la musique > Exposé du système harmonique. Fausse relation. VII — Nous avons maintenant à décrire un genre de faute d'harmonie tout
différent de ceux qui précédent. Ce ne sont plus deux notes contiguës,
appartenant à la même partie, comme les mouvements mélodiques, ni deux notes
simultanées, comme celles qui produisent les octaves ou les quintes, qu'il
s'agit d'envisager Ici, ce sont deux notes appartenant à la fois à deux parties
différentes et à deux accords consécutifs. (Deux notes formant un mouvement
mélodique, bon ou mauvais, sont rangées sur une même
portée, selon une ligne horizontale :
; deux
notes formant un intervalle harmonique se trouvent placées, dans l'écriture
musicale, l'une au-dessous de l'autre,
dans une même ligne verticale :
; celles qui constituent
les fausses relations, dont il nous reste à nous occuper, se présentent, par
rapport l'une à l'autre, obliquement, en
diagonale :
ou .)
La fausse relation chromatique est caractérisée par le rapport (diagonal) de
deux parties quelconques formant entre elles l'intervalle de demi-ton
chromatique.

C'est tout ce qu'il y a de plus désagréable à entendre, et de plus c'est d'une
exécution vocale très pénible, surtout pour les chanteurs qui ont l'oreille
juste. On conçoit donc facilement que c'est à éviter.
Il en est de même de la fausse relation d'octave, qui n'est que la reproduction,
à une ou plusieurs octaves de distance, et toujours suivant une ligne diagonale,
de la fausse relation chromatique.

Elle est défendue par les mêmes raisons, parce qu'elle produit, à l'audition, une
impression de dureté inacceptable, et parce qu'elle constitue une véritable
difficulté d'exécution.
Un seul cas autorise l'emploi de notés placées dans de telles conditions : c'est
lorsque l'une des parties entre lesquelles se produit la fausse relation procède
elle-même, mélodiquement, par mouvement chromatique. En ce cas, la dureté, si
elle n'est pas entièrement supprimée, est tellement atténuée qu'on peut ne plus
en tenir compte ; quant à la difficulté d'exécution, elle n'existe plus, le
mouvement mélodique d'un demi-ton chromatique, ascendant ou descendant, étant
l'un des plus naturels et des plus faciles, en raison de sa petitesse.
Voici quelques exemples dans lesquels la fausse relation, soit chromatique, soit
d'octave, cesse d'être fautive, en quoi que ce soit, et pour cette raison :

Loin de là, ces enchaînements doivent être considérés comme des meilleurs,
puisqu'il n'y est fait usage que de très
petits mouvements mélodiques, ce qui a déjà été particulièrement recommandé.
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