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Accueil de la bibliothèque > Mémoires de Hector Berlioz MÉMOIRES DE HECTOR BERLIOZ - VOYAGE EN DAUPHINÉ. Deuxième pèlerinage à Meylan. — Vingt-quatre heures à Lyon. — Je revois M<sup>me</sup> F****** — Convulsions de cœur. (13/13) > VOYAGE EN DAUPHINÉ. Deuxième pèlerinage à Meylan. — Vingt-quatre heures à Lyon. — Je revois Mme F****** — Convulsions de cœur. (13/13)

Quelque temps après avoir reçu cette lettre, elle m’en écrivait une où se trouvaient ces mots : « Croyez que je ne suis pas sans pitié pour les enfants qui ne sont pas raisonnables. J’ai toujours trouvé que, pour leur rendre le calme et la raison, ce qu’il y avait de mieux, était de les distraire, de leur donner des images. Je prends la liberté de vous en envoyer une, qui vous rappellera la réalité du moment et détruira les illusions du passé. »

Elle m’envoyait son portrait!... Excellente, adorable femme!

Je m’arrête ici. Je crois maintenant pouvoir vivre plus tranquille. Je lui écrirai quelquefois; elle me répondra; j’irai la voir; je sais où elle est; on ne me laissera jamais ignorer les changements qui pourraient survenir dans son existence, son fils m’en a donné sa parole, et s’est engagé à m’en informer. Peu à peu, malgré sa crainte des nouvelles amitiés, peut-être verra-t-elle ses sentiments affectueux grandir lentement pour moi. Déjà, je puis apprécier l’amélioration survenue dans ma vie. Le passé n’est pas entièrement passé. Mon ciel n’est plus vide. D’un œil attendri je contemple mon étoile qui semble au loin doucement me sourire. Elle ne m’aime pas, il est vrai, pourquoi m’aimerait-elle ? mais elle aurait pu m’ignorer toujours, et elle sait que je l’adore.

Il faut me consoler d’avoir été connu d’elle trop tard, comme je me console de n’avoir pas connu Virgile, que j’eusse tant aimé, ou Gluck, ou Beethoven... ou Shakespeare... qui m’eût aimé peut-être. (Il est vrai que je ne m’en console pas.)

. . . . . . . . . .

Laquelle des deux puissances peut élever l’homme aux plus sublimes hauteurs, l’amour ou la musique ?... C’est un grand problème. Pourtant il me semble qu’on devrait dire ceci : l’amour ne peut pas donner une idée de la musique, la musique peut en donner une de l’amour... Pourquoi séparer l’un de l’autre ? Ce sont les deux ailes de l’âme.

. . . . . . . . . .

En voyant de quelle façon certaines gens entendent l’amour, et ce qu’ils cherchent dans les créations de l’art, je pense toujours involontairement aux porcs, qui, de leur ignoble groin, fouillent la terre au milieu des plus belles fleurs, et aux pieds des grands chênes, dans l’espoir d’y trouver les truffes dont ils sont friands.

Mais tâchons de ne plus songer à l’art... Stella! Stella! je pourrai mourir maintenant sans amertume et sans colère.

    1er janvier 1865.

 

 

LA VIE N’EST QU’UNE OMBRE QUI PASSE, ETC.

Life’s but a walking shadow; a poor player,
That struts and frets his hour upon the stage,
And then is heard no more; it is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing.

SHAKESPEARE, (Macbeth.)

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