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ARGOT MUSICAL - Chanter (Faire). > Chanter (Faire). Chanter (Faire). -- « On dit figurément d'un homme à qui l'on veut faire faire
quelque chose par force, qu'on le fera bien chanter, qu'on l'obligera à payer,
à faire ce qu'il doit. »
(Furetière. Dictionnaire 1688.)
Génin prétend que cette locution est née manifestement de la coutume où étaient
nos pères de chanter à table au dessert. Chacun devait payer son tribut d'une
chanson; que si quelqu'un des convives voulait s'y soustraire, les instances de
l'assemblée ou de l'amphitryon ne lui laissaient point de relâche ; aucune
excuse n'était admise, et, bon gré mal gré, le récalcitrant arrivait à
s'exécuter : on le faisait bien chanter !
Autrefois, faire chanter quelqu'un c'était le mettre à la torture pour lui
arracher des aveux.
Aujourd'hui, faire chanter quelqu'un c'est se rendre sur lui coupable de
chantage, ou, comme le dit H. de Balzac, lui demander la bourse ou l'honneur.
Une porte mal graissée chante, dit un proverbe. Il faut également graisser la
patte du chanteur pour qu'il se taise. Les criminels qui se livrent à ce métier
infâme désignent, dans leur argot sinistre, par le mot cigales, les pièces d'or
extorquées aux victimes qu'ils font chanter.
(Voir Chantage, Chanteur.)
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