PRÉLUDE
Tu le vois, ami lecteur, ceci n'est point une préface, c'est un simple
prélude, une façon d'accorder nos flûtes, dont certainement tu daigneras
tolérer le passager charivari dans l'espoir que notre orchestre ne t'écorchera
pas les oreilles en exécutant sa Symphonie Argotique.
Ne t'offusque pas du titre de cette fantaisie vocale et instrumentale. Il
faut savoir se mettre au diapason et entrer dans le mouvement de son
époque.
L'argot n'a-t-il pas ses titres de noblesse ? Interrogeons les
étymologistes, détenteurs de ces précieux papiers de famille. Argot, dit l'un,
descend en droite ligne d'Argos. Argot, dit un autre, a pour ancêtre
Argus. Erreur, ajoute un troisième, Argot est l'enfant naturel de Ragot.
Voici la vraie généalogie, s'écrie un quatrième philologue : Argot est né
d'un père français appelé Jargon, fils d'une Italienne nommée Lingua
gerga, issue d'une mère grecque du nom de Hiera signifiant sacrée.
Ergo, donc l'argot est une langue sacrée.
Il ne nous serait pas impossible de trouver à l'argot quelque ancêtre
musical, ne fut-ce que l'Arigot, flûte champêtre sur laquelle les
oiseleurs imitaient le jargon inintelligible des oiseaux chantés par nos
vieux poètes.
« Il n'y a bête ni oiseau
Qu'en son jargon ne chante ou crie. »
Charles d'Orléans.
« Je connais quand pipeur jargonne. »
Fr. Villon.
Il ne faudrait pas croire que l'argot ait été créé par une bande
d'escarpes et de grinches. Cette langue fut primitivement parlée par la
corporation des merciers du Poitou, colportant leurs produits de foire en foire.
« Il arriva que plusieurs merciers mangèrent leurs balles, néanmoins ne
laissèrent pas que d'aller aux susdites foires où ils trouvèrent quantité de
pauvres gueux desquels ils s'accostèrent et leur apprirent leur langage et leurs
cérémonies. Les gueux, réciproquement, leur enseignèrent charitablement à
mendier. »
(Le Jargon ou langage de l'argot réformé. 1660.)
L'argot particulier que les Anglais nomment cant ne serait-il pas
une importation française faite par des colporteurs habitués à vendre leur
marchandise a la criée, à l'encan (in cantus)? L'argot n'était-il pas
appelé en Angleterre, le français des colporteurs (pedlars french)? 1
Autrefois l'argot était la langue des gueux et des voleurs. Aujourd'hui
chaque classe de la société possède un argot gui lui est propre. C'est ainsi
qu'on distingue l'argot des ateliers, l'argot des coulisses, l'argot du
demi-monde, l'argot des joueurs, l'argot des faubourgs, l'argot des prisons,
l'argot des collèges, l'argot du palais, l'argot des peintres, l'argot des
musiciens, l'argot des poètes, l'argot des savants, etc. Et chacun de ces argots
se divise et se subdivise en autant d'idiomes que chaque classe sociale comporte
de variétés.
Ainsi l'argot musical qui fait ici l'objet de notre étude spéciale,
comprend plusieurs catégories: l'argot des chanteurs, l'argot des
instrumentistes, l'argot des compositeurs, l'argot des théoriciens, l'argot des
luthiers, etc.
Demandez au professeur de musique pourquoi il se sert des mots diatonique
et chromatique, il vous répondra que ces mots ont été tirés du grec et que, bien
qu'ils n'expriment nullement l'idée que les Grecs attachaient à ces vocables, il
croit néanmoins devoir les employer, parce qu'ils sont dans le dictionnaire
officiel et que les savants ne leur ont point trouvé d'équivalents.
Demandez au chanteur pourquoi il use de ces expressions : accoucher de
sa note, la donner, se l'extraire, se gargariser, jouer du larynx, accorder ses
badigoinces, remuer la commode, il vous répondra que ces argotismes expriment
des nuances qu'aucun lexique officiel ne mentionne et que, d'ailleurs, le mot
chanter est mal porté depuis qu'on l'a détourné de son sens propre pour en
baptiser un acte criminel. On voit par ces deux exemples que la création des
argotismes est une conséquence de la pauvreté de la langue officielle.
Notre langue, disait Voltaire, est une gueuse fière à qui il faut faire
l'aumône malgré elle.2
Si la musique est une langue universelle, son vocabulaire est une
véritable tour de Babel; l'italien, le grec, le latin, l'hébreu et le chinois
s'y coudoient par ordre alphabétique.
Que l'on emprunte à l'Italie sa terminologie en l'appliquant sans en
altérer le sens, rien de mieux; c'est un hommage rendu au berceau de l'art
musical.
Mais que dire de ces sept barbares syllabes tirées d'une hymne latine qui
avait, assure-t-on, la propriété de guérir de l'enrouement ?
Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum,
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Ioannes.
N'est-ce pas véritablement parler argot que d'employer ces sept vocables
pour qualifier non seulement les sept degrés de l'échelle musicale, mais
encore les échelons intermédiaires, tant dièses que bémols ?
Que dire également de ces mots empruntes aux Grecs et employés à
contre-sens, tels que diapason, orchestre, coryphée, rythme, etc. ?
Un facteur invente-t-il un nouvel instrument de musique, il se hâte de
fouiller dans la grande tirelire des Grecs pour en extraire un nom de baptême en
mélo ou en phone, et c'est ainsi que surgissent ces interminables
files d'argotismes, marqués de la même estampille, tels que saxophone,
sarrusophone, mélophone, acoucryptophone, etc.
On n'emprunte qu'aux riches, dit un proverbe. Encore faudrait-il connaître
les richesses des gens qu'on dépouille. Or, que savons-nous du système musical
des Grecs? On bataille vainement depuis longtemps autour de deux ou trois
fragments échappés à la faux du temps, comme dirait l'argot classique.
Il faut avouer que les musiciens qui ont créé le peu de mots français
ornant notre lexique musical, n'ont pas eu la main heureuse. La plupart de ces
vocables sont basés sur une idée conventionnelle émanée de la notation linéaire
qui écrit les sons du grave à l'aigu, de bas en haut, à l'inverse des Grecs.
De sorte que si la notation sur la portée vient un jour à disparaître, on
se demandera avec étonnement ce que nous entendions par sons hauts et
sons bas, monter et descendre la gamme, et l'innombrable famille des
argotismes qui en dérivent : alto, contralto, hautbois, basse, dessus,
contre-basse, etc., sembleront aux futurs musicographes autant d'hiéroglyphes
indéchiffrables.
Pour redresser notre vieille langue musicale, incapable d'exprimer les
nuances multiples de la tonalité et de l'instrumentation modernes, il faudrait
de savants et hardis orthopédistes, capables de forger en pur métal de nouveaux
vocables exprimant les besoins de l'art, et résolus à lutter contre la routine
et à imposer la réforme lexicographique aux esprits les plus rebelles.
Malheureusement les musiciens militants, lancés dans des luttes purement
artistiques, se désintéressent profondément des questions de linguistique.
Cette indifférence se trahit jusque dans les titres des chefs-d'œuvre de
nos plus grands génies musicaux. Presque tous les maëstri se sont contentés de
numéroter leurs œuvres, en tête desquelles ils ont placé la même étiquette
banale : Sonate, concerto, quatuor, symphonie, etc.
De sorte qu'afin de nous reconnaître parmi tant de merveilles, nous sommes
forcés de designer chaque ouvrage par le ton ou le mode dans lequel est écrit
son premier morceau. C'est ainsi que les affiches de concert étalent aux yeux du
public ces titres irrésistibles:
Sonate en Ut# mineur, pour piano..,.
Symphonie en La....
Septième concerto, pour violon....
Nos compositeurs français se sont toujours montrés plus révolutionnaires
en pratique qu'en théorie. Pendant 18 ans, F. Halévy eût l'honneur d'être
secrétaire perpétuel à l'Académie des Beaux-Arts et de mettre la main à ce
fameux dictionnaire que Beule comparait à « la toile de Pénélope. »
L'auteur de la Juive qui eût le premier l'audace d'introduire les cloches
et les instruments Sax dans son orchestration, se serait fait un cas de
conscience de glisser un mot nouveau dans la langue musicale.
Pourtant, à un art nouveau il fallait une langue nouvelle.
Berlioz et C. Blaze ont créé quelques argotismes qui sont plutôt du
domaine de la critique que de la terminologie musicale.
G. Kastner, dont les travaux originaux attestent la science et l'esprit
philosophique, semblait désigné pour préparer la révision du vocabulaire
musical. Malheureusement, chez lui, le penseur absorbait le réformateur.
Néanmoins quelques néologismes germèrent sur notre sol ingrat, semblables
à ces plantes exotiques déposées sur nos monuments séculaires par les oiseaux de
passage. C'est ainsi que les mots orchestration, orchestrer, harmoniser,
choral, orphéon, opérette, etc., considérés d'abord comme de vils argotismes,
eurent l'honneur d'être classés dans l'herbier académique, à côté de ces deux
fleurs hermaphrodites, hymne et orgue, qui en forment l'ornement
le plus excentrique. Ce n'est qu'en 1877 que l'Académie française reconnut
officiellement ces mots que depuis longtemps déjà le monde musical parlait
couramment.
Le rôle des corps savants consiste simplement à enregistrer et à rectifier
les créations dues à cette collaboration anonyme qu'on nomme le peuple. En 1877
l'Académie impose consonance avec une n, solfège avec un accent
grave, contrebasse et contretemps sans trait-d'union, rythme
avec une seule h, etc. Telles sont les reformes microlexicographiques
de la docte assemblée.
Dumarsais n'avait-il pas raison 'de dire qu'il se débite plus de figures de
rhétorique à la halle, un jour de marché, qu'à l'Académie française?
« Une langue cultivée, écrite, dit E. Quinet, vit de la substance qu'elle
emprunte aux dialectes populaires. Si l'intervalle devient trop grand entre ces
dialectes vivants et la langue traditionnelle, celle-ci se dessèche comme une
plante à laquelle manque le sol. Histoire de la vie et de la mort des langues. »3
« En fait de musique et de langage, dit d'Ortigue c'est le peuple qui
invente. Viennent ensuite les savants, les grammairiens, les théoriciens, qui
mettent en œuvre, mais qui n'inventent pas. Ceux-ci font bien ou mal, suivant
qu'ils ont ou n'ont pas de génie. Mais ceux qui ont du génie ne sont pas ceux
qui mettent de leur crû, qui tirent d'eux-mêmes; ce sont ceux, au contraire, qui
puisent dans le fonds commun, dans le vaste réservoir populaire, ceux dont
l'instinct devine la fibre sympathique et la fait vibrer. » 4
Les argotismes, comme les mélodies populaires, en roulant de bouche en
bouche, se dépouillent peu à peu de leur gangue grossière et acquièrent quelques
fois le poli et l'éclat du diamant. Nos plus grands écrivains et nos plus
illustres compositeurs n'ont point dédaigné d'enchâsser ces joyaux dans leurs
œuvres dont ils rehaussent l'éclat et dont ils popularisent le succès.5
Il est à remarquer qu'en matière d'invention néologique, le peuple se
montre plus patriote que les savants. Dans son argot, il fait rarement appel à
l'étranger. Ce n'est pas le peuple qui a inondé la France de cette armée
d'hellénismes et d'anglicismes dont l'invasion lente et continue menace de
dénationaliser notre langue.
On trouve encore dans la bouche de nos paysans les vestiges de la langue
de nos vieux poètes, proscrite depuis longtemps par l'internationale des corps
savants.
Quand le peuple fait un emprunt, c'est toujours au fonds social, quelque
mot qu'il trouve plaisant de détourner de son sens propre. C'est ainsi que, pour
composer son argot, il a puisé à pleines mains dans le vocabulaire de l'art
enchanteur avec lequel il se trouve journellement en contact, la musique.
C'est au peuple que revient la gloire d'avoir créé l'homme-orchestre
dont les pieds sont des boites à violon ; les jambes, une paire de
flûtes ; le ventre, un bedon, renfermant une cornemuse ; le
contraire, un basson ou une contrebasse; les mains, des
harpions; les oreilles, une paire de cymbales; les dents, des
touches de piano; le nez, un trombone, une trompette ou un
tuyau d'orgue, selon les besoins; la langue, un grelot ; et les
cheveux des baguettes de tambour.
Et les voleurs, se rencontrant avec Pascal, ont eu un trait de génie en
synthétisant dans leur argot sinistre tous les éléments de cette instrumentation
bizarre, et en créant leur pronom personnel : mon orgue, ton orgue...
C'est par son argot que se trahit le caractère distinctif d'une nation.
Le Français goguenard et friand d'équivoques se retrouve tout entier dans
les argotismes suivants : Instruments de persécution, trio laid, prix de
rhum, museau de chien, do bémol, charivarius, donner du mou à sa chanterelle,
faire du contre-poing, jouer en scie, jouer du haut-bois, jouer du bas-son.
Fier de ses grands crûs, le Français devait fatalement inventer
l'harmonica bachique afin d'entonner, de flûter, de se
rincer la cornemuse et de se raboter le sifflet à tire-larigot.
Le Français sceptique s'empresse de rire de tout de peur d'être forcé d'en
pleurer. L'idée même de la mort grimace d'une façon grotesque en son argot
macabre : le tapin avale ses baguettes, le violoniste dévisse son
archet, l'organiste crève son soufflet, le trombone crache son
embouchure, le notaire décroche ses cymbales, ce qui n'empêche pas les
croque-notes de s'incliner respectueusement devant la boîte à violon.
On voit que l'argot est une langue essentiellement poétique, riche en images
et en allégories pittoresques.
Un prisonnier, ayant remarqué qu'en sciant ses fers, sa lime reproduit le
mouvement de l'archet d'un violoniste, appellera cette opération jouer du
violon.
Par contre, un violoniste empruntera au vocabulaire des corps de métiers
cette expression qui caractérisera le jeu de son instrument : scier du bois,
et la poussière de sa colophane deviendra du bran de scie.
Transformé en prison préventive à l'usage des tapageurs nocturnes, le
violon lui-même ne sera plus pour l'instrumentiste qu'un crincrin, une
raquette, un jambonneau, une souricière ou un sabot.
Les pianomanes seront considérés comme exerçant un métier à
marteau et leur instrument sera qualifié irrévérencieusement de tapotoir,
de pétrin et de chaudron.
Il est à remarquer que le peuple a choisi les instruments de percussion
métalliques pour exprimer dans son argot les périodes de la folie. La calotte de
la cloche ayant reçu du fondeur le sobriquet de cerveau, l'encéphale
humain fut assimilé à une cloche frappée par le Destin et l'homme fut ainsi
condamné à avoir martel en tête, à recevoir un coup de marteau, à
être timbré, toqué et à battre la campane sur tous les tons.
Pour créer leurs argotismes, toutes les classes de la société se pillent
mutuellement leurs vocabulaires techniques, ce qui pourrait donner quelque
apparence de raison à ceux qui considèrent encore l'argot comme la langue des
voleurs.
Les chapeliers se sont empares du violon et de l'accordéon
des musiciens, les boulangers et les apothicaires leur ont emprunté leurs
flûtes, les cuisiniers leur ont soustrait leur timbale, les brodeurs
leur tambour et les tailleurs leur sifflet d'ébène.
Les vétérinaires font harper et pianoter les chevaux et les
cochers de fiacre leur font jouer de la musette; les joueurs font de
la musique, annoncent un quatuor, un quintette, un
charivari ou un grand opéra.
Partisans du libre échange, les peintres et les musiciens troquent leur
gamme des couleurs et leur palette des sons. Les virtuoses
jouent d'un instrument comme, les joueurs musiquent leurs cartes; les
pianistes jouent aux dominos ; les contrebassistes rabotent l'armoire
comme de simples ébénistes.
Pénétrez dans les cuisines musicales; quels bruits, quel tohu-bohu!
Les cordons bleus de l'art du chant apprêtent leur filet de vinaigre et
leurs citrons; l'organiste, assis devant le buffet, travaille à
son pétrin ; le timbalier nourrit ses trémolos en blousant ses
chaudrons ; le triangle fait vibrer son trois-pieds, et les
croque-notes prennent le la de la fourchette harmonique pour accorder
la flûte à l'oignon si chère à l'école du civet sans lièvre.
Non contents de faire subir des emprunts forcés à tous les corps d'état,
les musiciens mettent en coupe réglée le glossaire de la musique des bêtes. Les
chanteurs chevrotent, beuglent, roucoulent, ânonnent la musique
enragée qu'on leur a serinée et font une concurrence déloyale aux
sirènes de moulin et aux rossignols à glands. Et pour accompagner
cette ménagerie vocale, les pianistes barbotent en taquinant les dents
d'éléphant, les flûtistes soufflent dans leur os à moelle, les fifres
agacent leur perce-oreille, les clarinettes canardent, les violons
s'escriment sur leurs boyaux de chat et les tapins sur leur peau d'âne.
On verra, dans l'étude détaillée de ces argotismes musicaux que la plupart
reposent sur une observation juste, sur une analogie souvent piquante et,
quelquefois même, sur une idée profondément philosophique.
1. Les cris des marchands ambulants sont une sorte d'argot
musical intelligible seulement pour les ménagères. Si l'on en croit d'Ortigue,
ces cris qui se transmettent de père en fils invariablement sur le même mode, la
même intonation, le même accent, la même cadence tonale, seraient dérivés des
modes du plain-chant.
2. Un certain nombre de mots français doivent leur origine à l'argot du peuple
romain qui trouva piquant, par exemple, d'appliquer à la tête
(caput) la métaphore de pot cassé (testa) et à l'intestin (intestinum)
le surnom de boudin (botellus), mot d'où sont tirés
nos boyaux.
3 La Création, II, 146.
4. Dictionnaire de Plain-chant.
5. Un sapant qui a profondément étudié les écoles de
musique du moyen âge, Bottée de Toulmon, dit qu'à côté de la musique compliquée
des musiciens proprement dits, il existait encore une autre musique, assez
méprisée, du reste. « Celle-là, dit-il, fêtait celle du peuple, et
malheureusement pour les prétentions de nos ancêtres connaisseurs, il faut le
dire, c'était la vraie; c'est elle qui a produit l'art moderne. »
Un autre savant musicographe, M, Danjou, ajoute que « non seulement la musique
populaire n'avait pas voulu subir le joug de la science, mais pendant que cette
dernière s'efforçait de créer une nouvelle tonalité, ou plutôt de retrouver les
genres enharmoniques et chromatiques des anciens, les compositeurs populaires
devançaient toutes les réformes et réalisaient par indépendance ou par instinct,
ce que les efforts des savants n'avaient pu produire »