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Accueil de la bibliothèque > Argot musical ARGOT MUSICAL - Quinze-vingts (Musique de). > Quinze-vingts (Musique de).

Quinze-vingts (Musique de). -- Musique médiocre comme en exécutent les aveugles nomades. (Argot populaire.)

En 1260, Saint-Louis fonda l'hospice des Quinze-Vingts, pour 3oo (15 fois 20) aveugles.

Les malheureux qui n'avaient pu trouver un refuge dans cet asile, apprirent comme ils purent à dire quelques chansons ou à jouer de quelque instrument de musique et se répandirent dans les rues pour implorer la charité des passants. De ce nombre fut le poète et ménestrel Colin Muzet dont il nous reste plusieurs productions. L'instrument favori des aveugles du XIVe siècle était la vielle ou chifonie.

La chronique manuscrite de Bertrand Du Guesclin l'anathématise en ces termes :

Dist Mathieu de Gournay, ne vous irai celant,
Ens ou pays de France et ou pays normant,
Ne vont tels instrumens, fors aveugles portant,
Ainsi vont li aveugles et li poores truant,
De si fais instrumens li bourgeois esbattant,
Et l'appela depuis un instrument truant:
Car ils vont d'huis en huis leur instrument portant
Et demandent leur pain...

Jusqu'au XVIIe siècle, les aveugles continuèrent à moudre de la chifonie. L'orgue de Barberi et l'accordéon étaient encore à naître. Bientôt le gagne-pain des pauvres, la vielle eut ses entrées dans les palais, et, grâce à La Roze et à Janot, la terreur des cours devint la joie de la cour.

Le violon étant tombé en discrédit parmi les gens du bel air, les aveugles s'en emparèrent.

Au XVIIIe siècle, on organisa des concerts d'aveugles, mais l'exécution charivarique de ces orchestres et les costumes burlesques dont on revêtait les pauvres symphonistes étaient plutôt du domaine de la parade et faisaient la risée de l'auditoire.

Une curieuse estampe du temps, reproduite par le magasin pittoresque de 1878, représente un « grand concert extraordinaire exécuté par un détachement des Quinze-vingts au caffé des aveugles (sic) à la foire Saint-Ovide, au mois de septembre 1771. » L'orchestre de ce concert est composé de neuf exécutants jouant des instruments à cordes et à archet. Ils sont affublés de bonnets pointus et, comme pour railler de leur infirmité, quelques-uns des violons portent des lunettes et d'autres s'efforcent en grimaçant de déchiffrer leur musique posée à l'envers devant leurs yeux morts.

La composition de cet orchestre rappelle un peu celle du café des aveugles qui tenait ses séances, en 1858, dans un sous-sol du Palais-Royal.

Le chef d'orchestre, devançant l'excentrique sauvage du café des aveugles, est coiffé des oreilles de Midas; il est à cheval sur un paon dont la queue étale ses yeux nombreux, comme pour narguer ceux qui manquent aux exécutants. Un lustre éteint est suspendu au-dessus de cette scène navrante.

C'est en assistant à un de ces tristes concerts que Valentin Haüy conçut pour la première fois l'idée de prendre la musique comme point de départ de l'éducation des aveugles.
Quarante ans après, en 1822, les aveugles, élèves de Haüy, exécutèrent dans l'église Saint-Médard, au convoi de leur maître, un requiem de la composition de l'un d'eux.

(Voir Cligne-Musette.)

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