Étude de Harpe.
Derrière les barreaux d'acier de sa Bastille,
In carcere duro,
Le vieux harpiste rêve et croque une pastille.
Ou joue un allegro.
En vain, de son cachot il ébranle la grille
Unguibus et rostro.
-- « Quel martyre! dit-il. Suis-je de ta famille,
Ombre de Pellico ?
S'ils t'avaient mis sous clef, tes bourreaux de Venise,
Minima de malis,
Sous mes deux clefs de sol et de fa, j'agonise.
Et pas un tourne-vis !..
Moisir, ô Liberté, dans ce Paris qui crie :
Panem et circernes!
Moi que grise l'air pur de ton ciel, Italie,
Quand je fume un londrès !
Avoir bu de l'azur, s'être dit : ô Capoue !
Sol lucet omnibus!
Et rentrer, chaque soir, pataugeant dans la boue,
Sans trouver d'omnibus !
Tourne, tourne en ta cage et baise tes menottes:
Honos alit artes!
Courbe le dos, esclave, en arpégeant des notes
Sous le bâton d'Altès. »
Mais près du vieux; harpiste, un violon prélude.
--- I retro, Satanas!..
Tra la la !.. Quel est donc cet air ?..
-- Monsieur Latude,
C'est un air de Mazas.
E. Gouget. Paris-Orchestre.