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Accueil de la bibliothèque > Argot musical ARGOT MUSICAL - Appeler Azor. > Appeler Azor.

Appeler Azor. -- Siffler. (Argot de coulisses.)

On disait autrefois appeler Tarquin. Voici l'origine de cette expression :

« Un jeune homme, ayant plus d'avantages extérieurs que de talents, jouait la tragédie, vers 1733 à 1736, au Théâtre-Français; son nom de guerre était comme le mien : Fleury. Le public l'avait pris en grippe. Ce comédien avait un père aubergiste et de plus cent-suisse du roi. Ainsi que tous les pères, il croyait au talent de son fils, attribuant à la cabale le bruit injurieux dont on accueillait celui-ci.

Une fois il veut y mettre fin. Il endosse son uniforme, fourbit son épée et, en compagnie d'un magnifique chien, il se rend dans les coulisses du théâtre. Bien entendu que le superbe Tarquin est tenu en laisse. On craignait cet homme, dont le caractère était indomptable, et on le laissa se placer à sa fantaisie, après s'être assuré de la captivité de son compagnon. On jouait Iphigénie en Aulide. Le roi des rois avait éveillé Arcas, Ulysse venait de parler politique, Achille paraissait. (Achille, c'était mon homonyme.) Le parterre lui fit entendre à sa manière qu'il le reconnaissait. Fleury, en homme accoutumé, n'y fit pas autrement attention; mais le père se lève furieux. Dans l'action, le chien s'échappe; il court à son jeune maître, flaire les personnages, remue joyeusement la queue et lèche les mains du fils de Thétis. Certes, les chiens pouvaient être de coutume chez les Grecs, et tout le monde connaît l'histoire de celui d'Ulysse; mais les spectateurs, peu touchés des tendres caresses de Tarquin, n'en continuent que de plus belle. Les entrailles paternelles s'émeuvent, le cent-suisse ne peut se contenir; il tire son épée, il va y avoir du sang répandu... quand Gaussin s'approche de lui, retient son bras, et avec cet accent qu'on lui connaissait :

-- « Eh, Monsieur! on avait aperçu votre chien:, ne comprenez-vous pas qu'on appelle Tarquin? »

Le pauvre père, désarmé, crut d'autant plus cela que Fleury, embarrassé de la bête, criait du théâtre aussi haut que son rôle :

-- « Sifflez donc, mon père, sifflez donc! »

Et le père de se joindre au chorus général, et, par amour paternel, de siffler de toutes les forces d'un cent-suisse.

Depuis, chaque fois que pareille tempête se déchaîne contre un comédien, on nomme cela, en langage de coulisse : appeler Tarquin.

(Fleury. Mémoires.)

Quand le public appelait Tarquin ou Azor, le compositeur Sacchini continuait de battre la mesure sur le parquet avec sa canne; Cimarosa maugréait et jurait comme un païen entre ses dents; Saliéri restait calme et impassible; Piccini, pour se donner une contenance, croquait des dragées; Païsiello se bourrait les narines de tabac d'Espagne; Rossini se levait et saluait profondément, ce qui désarmait le public.

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