Accueil de la bibliothèque > Mémoires de Hector Berlioz
MÉMOIRES DE HECTOR BERLIOZ - LIII. Je suis forcé d’écrire des feuilletons. — Mon désespoir. — Velléités de suicide. — Festival de l’Industrie. — 1022 exécutants. — 32,000 francs de recette. — 800 francs de bénéfice. — M. Delessert préfet de police. — Établissement de la censure des programmes de concert. — Les percepteurs du droit des hospices. — Le docteur Amussat. — Je vais à Nice. — Concerts dans le cirque des Champs-Élysées. (9/9) > LIII. Je suis forcé d’écrire des feuilletons. — Mon désespoir. — Velléités de suicide. — Festival de l’Industrie. — 1022 exécutants. — 32,000 francs de recette. — 800 francs de bénéfice. — M. Delessert préfet de police. — Établissement de la censure des programmes de concert. — Les percepteurs du droit des hospices. — Le docteur Amussat. — Je vais à Nice. — Concerts dans le cirque des Champs-Élysées. (9/9) Je ne me souviens pas des arrangements que nous prîmes
ensemble à ce sujet. Je sais seulement que ce fut une mauvaise affaire pour lui.
Il y eut quatre concerts pour lesquels nous avions engagé cinq cents musiciens;
et les dépenses nécessitées par cet énorme personnel ne purent être entièrement
couvertes par les recettes. En outre le local, cette fois encore, ne valait rien
pour la musique. Le son roulait dans cet édifice circulaire avec une lenteur
désespérante, d’où résultaient, pour toutes les compositions d’un style un peu
chargé de détails, les plus déplorables mélanges d’harmonies. Un seul morceau y
produisit un très-grand effet, ce fut le Dies iræ de mon Requiem.
La largeur de son mouvement et de ses accords le rendait moins déplacé que tout
autre dans cette vaste enceinte retentissante comme une église. Le succès qu’il
obtint nous obligea de le faire figurer dans le programme de tous les concerts.
Cette entreprise non lucrative pour moi me causa des fatigues
excessives. L’occasion s’offrit d’aller me restaurer de nouveau dans les
bienfaisantes eaux de la Méditerranée, grâce à deux concerts qu’on m’engageait à
venir donner à Marseille et à Lyon, et dont le produit ne pouvait manquer de
couvrir au moins les frais du voyage. Je fus ainsi amené pour la première fois à
faire entendre mes compositions dans quelques provinces de France.
Les lettres que j’adressai en 1848, dans la Gazette
musicale, à mon collaborateur, Édouard Monnais, contiennent, malgré le ton
peu sérieux de leur rédaction, le récit exact de ce qui m’arriva dans cette
excursion méridionale, et dans une autre que je fis à Lille bientôt après. Elles
se trouvent sous le titre de Correspondance académique, dans mon volume
des Grotesques de la musique.
Quelques mois plus tard, j’allai pour la première fois
parcourir l’Allemagne du Sud, c’est-à-dire l’Autriche, la Hongrie et la Bohême.
Voici le récit que je fis de ce voyage à mon ami Humbert Ferrand dans le
Journal des Débats.
|